La dangereuse danse de la glycémie : quand on mange du sucre


Tout sur le sucre /

Le sucre cause bien plus de dégâts qu’on ne le pense. L’hyperglycémie et l’hypoglycémie font parties de ces troubles causés par cette substance tant aimée, qui ne sont pas à prendre à la légère !

À noter que le sucre n’est qu’une cause possible parmi d’autres. Je ne citerai pas les autres car ce n’est pas mon domaine. Par contre, le sucre, lui, j’en fais mon affaire personnelle 🙂

La glycémie : la quantité de sucre dans le sang

Pour fonctionner correctement, notre corps a besoin d’énergie. Ce sont les aliments, en grande partie les glucides, qui lui apportent cette énergie. Après les avoir mangés, ils se décomposent et se transforment en glucose (sucre) qui arrive dans le sang. Il est alors distribué et absorbé par nos organes (muscles, cerveau) via leurs cellules. Nos muscles et notre cerveau se nourrissent principalement de sucre. C’est grâce à cette énergie que nous pouvons bouger physiquement et réfléchir correctement.

Afin de ne jamais être à court de glucose (si jamais nos cellules en ont besoin, par exemple lors d’un effort physique), nous avons constamment du sucre dans le sang à disposition. À jeun, nous devons avoir entre 0,8g et 1,1g de sucre par litre de sang. La quantité de sucre que l’on a dans notre sang est appelée la glycémie.

Quand on mange quelque chose de naturellement sucré (comme des fruits, des légumes ou des céréales complètes par exemple) et en quantité raisonnable, le taux de sucre dans notre sang augmente. Il peut monter jusqu’à 1,4g/l (ce qui reste normal et pas inquiétant). À ce moment, notre pancréas libère une hormone appelée insuline. C’elle elle qui fait entrer le glucose dans les cellules de nos organes. La glycémie redescend donc pendant les heures qui suivent un repas (entre 0,8g et 1,1g/l).

Entre 0,8g/l et 1,4g/l, la glycémie est considérée normale.

Mais il est possible que la quantité de sucre dépasse 1,4g ou soit en-dessous de 0,8g.

Si la glycémie dépasse 1,4g/l, on parle d’hyperglycémie (trop de sucre dans le sang)

On peut être en hyperglycémie :

si on mange des aliments riches en glucide et en trop grande quantité (même des aliments vrais et naturels comme les fruits) mais en général l’hyperglycémie n’est pas élevée (moins d’1,8g/l)

si on mange des mauvais sucres qui peuvent faire monter la glycémie à plus d’1,8g/l.

Dans ce cas, comme il y a trop de sucre dans le sang, le pancréas réagit de la même manière, en libérant de l’insuline, mais celle-ci chasse l’excès de sucre en :

→ en mettant dans nos muscles et notre cerveau

→ en mettant dans notre foie pour en faire une réserve

→ et si, par malheur, il reste encore du sucre mais que la réserve est pleine, l’insuline n’a pas d’autre choix que de transformer ce sucre en graisses (et c’est là qu’on grossit).

Mais la glycémie revient à la normale. Tout va bien.

Une hyperglycémie d’1,8g/l, engendrée par de vrais aliments naturels, n’est pas gravissime. Le pancréas et l’insuline arrivent à gérer ça tranquillement car ce n’est pas un excès de sucre trop élevé.

Mais une hyperglycémie supérieure à 1,8g/l, principalement causée par la consommation de mauvais sucres, est plus dangereuse. Comme l’excès de sucre est élevé, le pancréas et l’insuline paniquent et réagissent également en excès. Nous verrons plus bas la conséquence de cette contre-attaque forcée.

Une hyperglycémie qui dure engendre (entre autres) : soif, fatigue, besoins fréquents d’uriner, maux de tête, nausées… .

Petit résumé

Si on a trop de sucre dans le sang,

  •  le pancréas libère de l’insuline qui va chasser le sucre en le mettant dans les cellules de nos muscles et notre cerveau, ainsi que dans le foie pour en faire une réserve

mais si la réserve est pleine (du fait du trop plein de sucre) et qu’il en reste encore,

  •  l’insuline va chasser le sucre excédentaire en le transformant en graisses.

Si la glycémie passe en-dessous de 0,8g/l, on parle d’hypoglycémie (pas assez de sucre dans le sang)

On peut être en hypoglycémie :

si on n’a pas mangé depuis plusieurs heures

si on fait un effort physique (sport) puisque nos muscles se nourrissent de glucose

Dans ce cas, il faut manger et de préférence des aliments naturellement sucrés (fruits, légumes, céréales complètes…). Sinon, si on ne donne pas au corps le sucre dont il a besoin, la glycémie continue de baisser. On fatigue de plus en plus. En dessous de 0,6g/l, on peut faire une crise d’hypoglycémie : on se sent alors complètement faible et à bout de forces, vu que nos muscles sont en manque de glucose. Idem pour notre cerveau : on devient alors très anxieux, déconcentré, on peut être sujet à des crises de panique, des palpitations, étourdissements, nausées et on peut même perdre connaissance.

Si on n’apporte toujours pas à manger à notre corps et qu’on atteint la crise d’hypoglycémie, le pancréas et deux autres amis à lui (les glandes surrénales et la glande thyroïde) viennent en urgence à la rescousse :

→ ils libèrent des hormones qui vont chercher du glucose dans la réserve du foie et dans les muscles

→ si ce n’est pas assez, une autre hormone ira alors puiser dans les graisses qu’elle transformera en glucose

→ et en tout dernier recourt, si ce n’est toujours pas assez, une dernière hormone ira chercher du glucose dans les protéines qui en contiennent un petit peu.

Ainsi, la glycémie remonte (enfin). Cependant, il faut songer à manger quelque chose rapidement car nos réserves de glucose ne sont pas non plus éternelles.

Légèrement complexe, n’est-ce pas ?

Petit résumé (attention, termes scientifiques droit devant !)

Si on n’a pas assez de sucre dans le sang et qu’on n’a pas de nourriture à disposition, alors,

  • le pancréas libère l’hormone glucagon, les glandes surrénales libèrent l’hormone adrénaline et la glande thyroïde libère l’hormone thyroxine ⇒ toutes ces hormones vont puiser du glucose dans la réserve du foie et des muscles pour le ramener dans le sang

mais s’il n’y a toujours pas assez de sucre dans le sang,

  • la glande hypophyse libère l’hormone somatotrope qui va puiser dans les graisses et les transforme en glucose

enfin, s’il n’y a toujours pas assez de sucre dans le sang,

  • les glandes surrénales libère l’hormone glucocorticoïde qui va chercher du glucose dans les protéines.

En gros, le corps va chercher du glucose dans toutes les réserves possibles afin de ramener la glycémie à la normale.

L’impact des mauvais sucres sur la glycémie

Le diabète

Si on mange des aliments vrais et naturels en quantité raisonnable, en général, la glycémie reste dans les normes. Si on en mange un peu trop, il peut y avoir une petite hyperglycémie (jusqu’à 1,8g/l) mais le pancréas et l’insuline savent gérer ça comme il faut.

Mais quand on mange des mauvais sucres, c’est légèrement différent. Si on en mange occasionnellement, ça va. Mais quand on en mange régulièrement (plusieurs fois par jour et par semaine), ce qui est le cas de beaucoup d’entre nous, ça va moins bien.

Le sucre étant pur, il fait augmenter le taux de sucre dans le sang très vite et celui-ci dépasse souvent et largement les 1,8g/l. Comme mentionné plus haut, quand l’hyperglycémie dépasse 1,8g/l, le pancréas et l’insuline répondent en force : le pancréas, se sentant agressé, libère alors une tonne d’insuline (beaucoup trop) pour s’en occuper. C’est ce qu’on appelle le pic d’insuline.

Cette sollicitation du pancréas et de l’insuline en excès est mauvaise. En effet, le pancréas, qui n’est pas censé travailler autant, se fatigue jusqu’à ne plus fonctionner correctement : au bout d’un moment, il ne libère plus assez d’insuline. Du coup, dès qu’on mange du sucre, l’insuline est trop faible pour chasser le sucre excédentaire. Alors, le sucre reste dans le sang et là, catastrophe, on est en hyperglycémie constamment et c’est le diabète. Le diabète est dangereux car le sucre bloque le passage du sang dans les artères donc celui-ci a du mal à accéder au cœur.

L’hypoglycémie réactionnelle

De même, lorsque le pancréas libère trop d’insuline, cette dernière, paniquée, peut chasser l’excès de sucre de façon extrême. Elle en chasse trop jusqu’à ne plus en laisser assez dans le sang.

On passe alors, en un rien de temps, d’une forte hyperglycémie (+1,8g/l) à une hypoglycémie (-0,8g/l). C’est ce qu’on appelle l’hypoglycémie réactionnelle. 

Puis, quand on manque de glucose, le corps réclame. En général, dans ce cas là, on a envie de sucré (ce qui est logique). Plus l’hypoglycémie est forte, plus le besoin en sucré se fait ressentir et est presque incontrôlable. La plupart du temps, quand on en a à disposition, on se jette, évidemment, sur les mauvais sucres, et là, c’est le cercle vicieux qui démarre :

les mauvais sucres refont monter la glycémie bien trop haut ⇒ nous revoilà en hyperglycémie forte (+1,8g/l)

le pancréas et l’insuline réagissent en force et font baisser la glycémie bien trop bas ⇒ nous revoilà en hypoglycémie (-0,8g/l)

en manque de sucre, on se jette encore une fois sur les mauvais sucres qui font encore remonter la glycémie bien trop haut

le pancréas et l’insuline réagissent encore en force et font baisser la glycémie trop bas… et ainsi de suite.

Les mauvais sucres font danser la glycémie : elle monte puis descend et remonte puis redescend dans les extrêmes (hyper ⇒ hypo ⇒ hyper ⇒ hypo ⇒ hyper…). Elle n’est jamais dans la normale.

Si on mange des mauvais sucres une fois de temps en temps, il n’y a généralement pas de conséquences. En revanche, si on en consomme continuellement, à la longue, ces états d’hyper et d’hypoglycémie peuvent engendrer des conséquences plus graves : faiblesse plus ou moins aiguë, trouble de la satiété, besoins excessifs et constant de manger (surtout du sucré), dépendance, déprime, baisse de tension, vertiges, manque d’oxygène, troubles émotionnels et mentaux… .

Conclusion

La consommation régulière de mauvais sucres peut avoir une forte répercussion sur notre glycémie. Notre corps n’étant pas fait pour en supporter autant, cela peut provoquer un dérèglement du pancréas et de l’insuline qui peut causer :

  • de l’hyperglycémie et du diabète : le pancréas ne libère plus assez d’insuline donc le sucre reste dans le sang
  • une hypoglycémie réactionnelle : le pancréas libère trop d’insuline donc il n’y a plus assez de sucre dans le sang.

Des troubles tous deux dangereux et difficiles à vivre au quotidien.

Notez que nous avons tous des métabolismes différents et que chacun réagit différemment face au sucre. Certaines personnes vont être plus facilement victimes d’hyperglycémie ou d’hypoglycémie réactionnelle que d’autres. Mais qu’importe, il est tout de même important de prévenir plutôt que de guérir donc évitez les mauvais sucres au maximum et privilégiez les bons pour prendre ou reprendre votre santé en main !

Cliquez ici pour en savoir plus sur les bons et les mauvais sucres et l’Index Glycémique.

Crédit photo : Ryan Mcguire

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2 réponses à « La dangereuse danse de la glycémie : quand on mange du sucre »

  1. Super article, bien détaillé et expliqué de façon à nous faire prendre conscience des bons comportements à avoir et des pièges à éviter avec le sucre et l’alimentation !
    Surtout continue Laura ! 🙂

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